Le mélange de poudres au pélargonium pour lutter contre les virus hivernaux
Sommaire 👉
Je mets à l’honneur ici un des remèdes naturels phares d’Hildegarde efficace pour combattre les affections hivernales des voies respiratoires et autres virus grippaux.
Comme j’ai eu l’occasion de le préciser dans mes articles précédents, nous n’avons actuellement pas suffisamment de connaissances sur le Covid-19 et surtout aucun recul pour affirmer que tel ou tel remède naturel antiviral puisse être efficace. Néanmoins, nous connaissons des préparations antivirales reconnues qui peuvent nous aider à nous protéger et soutenir notre système immunitaire en cas de contamination.
Je vous ai déjà présenté les gestes barrières à adopter et des remèdes plus « classiques » à base d’huiles essentielles face aux attaques virales, virus grippaux et coronavirus. Aujourd’hui je reviens à la raison d’être de ce blog : Hildegarde de Bingen et sa formidable pharmacopée !
Mais auparavant, rappelons quelques évidences :
- Lavez-vous les mains souvent
- Evitez les contacts physiques avec des personnes déjà malades
- Evitez les espaces confinés ou mal aérés
- Evitez les irritants aériens : encens, bougies, peintures, aérosols, tabac, vernis à ongles…
- Pratiquez une activité physique modérée
- Reposez-vous
- Adaptez votre alimentation
Une alimentation adaptée ! Qu’es aquo ?
Et oui, nous touchons ici au nerf de la guerre. Pas de bonne santé sans un système immunitaire à toute épreuve. Pas de bonne immunité, sans des intestins sains. Pas d’intestins sains, sans une alimentation saine. Donc pas de bonne santé sans une alimentation saine. Ne vous inquiétez pas je vais vous le rabâcher tellement souvent que vous le saurez par cœur. Mais surtout je vais vous indiquer au fur et à mesure comment mettre en œuvre et décliner cette alimentation saine à l’école d’Hildegarde de Bingen.
Donc l’hiver, que mettons-nous dans notre assiette pour protéger nos poumons et booster notre système immunitaire ?
Tout d’abord, on diminue, voire, on supprime :
- Les poisons de la cuisine selon Hildegarde : je vous ferai un topo complet sur ce sujet. Là je ne fais que les citer : poireaux, porc, fraises, pêches, prunes.
- Les viandes chargées en sang,
- Les viandes grasses (porc, charcuterie),
- Les fromages gras et cuits (donc pas de raclette, pas de tartiflette…),
- Les pois et les lentilles,
- Les raves et les navets
- Les fruits et les légumes crus. Cela nécessite une précision : Hildegarde de Bingen considère comme cru tout aliment qui n’est pas cuit par le feu ou une épice ou une vinaigrette.
- L’huile de noix et les noix,
- Les aliments frits.
On consomme plus spécifiquement :
- Du grand épeautre non hybridé, bien sûr !
- Des viandes blanches et du gibier,
- Des amandes émondées,
- Du lait de chèvre (Faites attention à sa composition : épaississants, conservateurs…),
- Du fromage blanc,
- Du galanga, du pyrèthre d’Afrique,
- Des légumes et des fruits cuits de saison
Le remède naturel d’Hildegarde : le mélange de poudres au pélargonium
Je laisse en premier lieu Hildegarde de Bingen présenter elle-même son remède naturel antiviral, extrait du livre Physica, CXLIV :
« Le bec-de-grue (pélargonium ou géranium) est tout à fait chaud et contient un peu d’humidité, et contient également à l’intérieur des forces de pigments. Prends donc du bec-de-grue avec du pyrèthre, un peu moins que de bec-de-grue, de la noix de muscade, moins que de pyrèthre : réduis le tout en poudre et mélange. Si on souffre du cœur, manger de cette poudre, avec du pain, ou sans pain, en la suçant, sur la main, et on se portera mieux, car cette poudre est excellente pour la santé du cœur.
Si on a le rhume de cerveau, mettre de cette poudre dans les narines et aspirer : le rhume se dissipera facilement et sans douleur, et s’en ira rapidement sans mettre le malade en danger.
Si on souffre de toux et d’oppression de la poitrine, faire des pilules avec cette poudre et de la farine, en y ajoutant du beurre ou du saindoux ; en manger souvent, à jeun et après les repas : elles feront disparaître toux et oppression et ainsi on se portera mieux.
Si on souffre de la poitrine au point que celle-ci devient lourde, ou si on souffre de la gorge au point de perdre la voix, boire de cette même poudre dans du vin chaud, et poitrine et gorge se porteront mieux. Si on souffre de la tête, ajouter à cette poudre du sel clair ou du sel rôti ; la manger sur du pain ou sur la main et on se portera mieux. »
Les différents ingrédients du mélange de poudres au pélargonium
Vous trouverez dans ce mélange de poudres tout d’abord du pélargonium plus communément appelé Herbe à Robert ou Bec-de-Grue. Deux hypothèses sont avancées afin d’expliquer ce petit nom de Bec-de-Grue. Le fruit à 5 coques possède un long bec recourbé qui pourrait faire penser à celui de ces grands oiseaux du même nom, ou alors, cette plante ayant des bienfaits pour la gorge, on l’aurait appelée ainsi en référence au cri rauque de ces mêmes oiseaux. A vous de choisir !
Les propriétés médicinales de cette plante lui sont conférées par sa richesse en tanins (35 %). Nous savons que les tanins sont antioxydants, anti-inflammatoires et antiviraux (protecteur des membranes cellulaires empêchant la fixation des virus et inhibiteurs de leur réplication). Le Géranium contient également des flavonoïdes, nous retiendrons leurs propriétés antioxydantes, anti-inflammatoires et immunostimulantes. On trouve également, en plus petite quantité, de l’acide citrique, dont les bienfaits ne sont plus à vanter.
Le 2ème ingrédient de cette recette est le pyrèthre d’Afrique qui contient également des tanins et un polysaccharide qui stimule les défenses immunitaires. Hildegarde précise qu’il « offre un juste équilibre et conserve une verte vigueur… », qu’il « redonne au malade qui perd déjà ses forces… la vigueur… fait diminuer la pituite,… écarte la pleurésie…, fait naître de saines humeurs… » (Physica XVIII)
La 3ème poudre provient de la noix muscade. Je ne vous ferais pas l’offense de vous présenter le fruit du muscadier que nous utilisons facilement en cuisine et dont nous connaissons les propriétés anti-inflammatoires (myristicine), analgésiques (par inhibition des prostaglandines), antibactériennes et détoxifiantes.
En conséquence, les bienfaits reconnus du mélange de poudres de pélargonium sont :
- Anti-inflammatoire,
- Antibactérien,
- Antiviral,
- Détoxifiant
- Anti-oxydant
- Nettoyant des voies respiratoires
La recette
Mélange de poudres au pélargonium
Ingrédients
- 20 g poudre de pélargonium ou géranium Robert
- 10 g poudre de pyrèthre d'Afrique
- 7 g poudre de noix de muscade
Instructions
- Mélanger toutes les poudres de façon homogène
Notes
Vous pouvez en préparer une plus grande quantité afin d’avoir votre mélange de poudres au pélargonium disponible pour toute la saison hivernale.
Quand et comment prendre le mélange de poudres de pélargonium
♠ En prévention de la grippe et du rhume. Mettez 1 à 3 pointes de couteau du mélange de poudre dans la paume de la main et lécher, ou alors saupoudrez sur les aliments comme vous le feriez avec du sel.
♠ Au début d’un simple rhume. Respirez la poudre et mettez-en une pincée dans les narines, comme le tabac à priser, nettoyez-vous souvent les sinus et recommencer. À refaire tous les jours jusqu’à 4 semaines.
♠ En cas de toux due à la grippe. Préparez une galette avec 50 grammes de farine d’épeautre, une demi-tasse d’eau et 5 pointes de couteau du mélange de poudre de géranium. Mélangez pour en faire une pâte et cuire à la poêle avec un peu de beurre jusqu’à ce que les galettes aient une belle couleur dorée. Affinez la préparation avec des tranches de pommes.
♠ En cas de catarrhe intestinale, d’excès alimentaires, de ballonnements, de crampes gastro-intestinales ou de troubles gastriques. Ajoutez 3 pointes de couteau de poudre trois fois par jour dans votre nourriture, jusqu’à amélioration. Les toxines du virus de la grippe endommagent souvent les valves cardiaques. Par conséquent, après toute grippe, saupoudrez sur les aliments durant 4 semaines 3 pointes de couteau du mélange de poudres au géranium, trois fois par jour.
Où trouver les plantes pour réaliser ce mélange de poudres ?
Vous ne trouverez pas ces plantes dans votre magasin bio habituel. C’est vraiment une préparation spécifique à la thérapie d’Hildegarde de Bingen. Vous pourrez vous les procurer chez les fournisseurs hildegardiens habituels. Je vous redonne la liste ici.
J’espère que cet article vous sera utile et vous aura permis de découvrir ce remède qui doit faire partie de notre pharmacie familiale !
N’hésitez pas à me poser vos questions et à partager !
Portez-vous bien, prenez soin de vous.
Dossier complet
Rappel important : Les conseils de santé naturelle partagés dans cet article et sur ce blog en général ne vous dispensent pas de consulter un médecin en cas de maladie.
Mes sources
http://www.wikiphyto.org/wiki/Accueil
Le guide des remèdes d’Hildegarde – W. Strehlow – Ed du Signe
http://www.medicaunaplanta.com/
Photos : /WikimediaImages/ / scym
Bonjour ! Selon les écrits d’Hildegarde , raves, navets , huile de noix sont conseillés
Je vous confirme que ces aliments sont déconseillés par Hildegarde pour les poumons fragiles et donc en cas de problèmes ORL. Il faut bien lire le Physica en détail, car les conseils d’Hildegarde sont pleins de nuances.
Un grand merci pour cet article précieux en cette saison, et pour votre magnifique site!
Eviter les viandes chargées en sang s’explique peut-être en médecin allopathique par le fait que les microbes se fortifient avec le fer qu’ils trouvent dans le sang… Alors autant éviter de leur « donner à manger ».
D’autre part, ayant grandi avec un parent praticien de médecine traditionnelle chinoise, j’ai depuis toujours l’habitude d’éviter la volaille, l’agneau et le mouton en cas de début de maladie, sous peine de la voir s’aggraver. Il m’est arrivé d’oublier cette précaution, et en effet je l’ai regretté… Qu’en pensez-vous?
Chez Hildegarde les réponses sont souvent nuancées. Il est vrai que pour se sortir de maladies une alimentation à base de légumes, de grand épeautre non hybridé et d’épices est idéal. Cela allège la digestion, détoxifie le corps qui a alors plus d’énergie pour ce battre contre les attaques de la maladie. Mais Hildegarde dit aussi que les personnes asthéniques trouveront de la force à manger modérément du jeune porc ; elles arrêteront aussitôt qu’elles auront repris des forces. Elle conseille dans cette même situation le foie de porc cuit. Encore faut-il trouver un animal nourrit correctement et élevé dans de bonnes conditions et sans médecine chimique…