PRODUITS LAITIERS & LAITS VÉGÉTAUX : NOS AMIS OU NOS ENNEMIS ?

Produits laitiers & laits végétaux :
nos amis ou nos ennemis ?

Adopter une Alimentation saine en 26 semaines
avec Hildegarde de Bingen

Aujourd’hui je vous emmène dans le monde des produits laitiers et des laits végétaux  : bien comprendre pour bien discerner !

Produits laitiers et laits végétaux : nos amis ou nos ennemis ?

Le lait ? Voilà un sujet qui fait débat aujourd’hui ! Il faut d’abord savoir de quoi l’on parle : lait de vache (le seul que l’on ait le droit d’appeler « lait » sans autre mention), lait de chèvre, lait de brebis ? Et puis les laits végétaux qui ne sont techniquement et légalement pas des laits mais plutôt des boissons végétales. Alors les produits laitiers et les laits végétaux : nos amis ou nos ennemis ?

Il y a ceux qui crient haro sur le lait de vache et ne jure que par le lait de chèvre ou de brebis ; ceux qui ne veulent pas entendre parler de laits animaux et ne consomment que des boissons végétales. Savez-vous faire la différence entre allergie et intolérance au lait ? Comment démêler le vrai du faux ? Et surtout comment savoir ce qui convient à votre santé !

Les laits d’origine animale

Quelle différence entre allergie et intolérance ?

L’allergie

L’allergie au lait est liée aux protéines, notamment la caséine, contenues dans tous les laits animaux. La différence est que, par exemple, dans le lait de chèvre, les molécules sont plus fines et donc moins susceptibles d’entraîner de réaction. C’est la réponse du système immunitaire qui provoque différents symptômes :

  • Réactions cutanées : éruptions, urticaire, eczéma, démangeaisons
  • Réactions digestives : ballonnements, flatulences, crampes, diarrhées, nausées, vomissements
  • Réactions ORL : toux, difficultés à respirer, nez bouché ou au contraire écoulements
  • Réactions qui peuvent être plus graves : gonflement des yeux, du visage, de la langue, de la gorge.

La réaction intervient assez rapidement après l’ingestion de l’aliment « coupable ».

L’intolérance

L’intolérance, quant à elle, est liée au lactose : l’organisme n’a pas ou pas suffisamment de lactase, l’enzyme qui digère le lactose dans l’intestin. Le lactose est un sucre présent dans tous les laits animaux. Il faut savoir qu’avec l’âge la production de lactase diminue. Cela signifierait-il que le lait est un aliment exclusif de l’enfant ?

En l’absence de lactase, le lactose ne peut plus être digéré dans l’intestin ; cela provoque des symptômes digestifs, cutanés et ORL quasi identiques à ceux de l’allergie au lait, mais aussi de l’irritabilité, des troubles du sommeil.

Si vous êtes concernés par l’intolérance au lait sachez que vous pouvez consommer certains produits laitiers :

  • Les yaourts (je parle bien de yaourt et non de desserts lactés) car lors de la fermentation les bactéries ont prédigéré le lactose. Il est très économique de faire ses yaourts et ils sont tellement bons !
  • Les fromages affinés car l’égouttage et les bactéries éliminent la quasi-totalité du lactose : fromages à pâtes molles, persillées, non cuites.

Les réactions d’intolérance dépendent également des quantités consommées, il suffit de tester : plus / moins ! Commencez par de petites quantités 1 fois / jour. En l’absence de réaction, augmentez la quantité le jour suivant. Lorsque les réactions apparaissent, vous savez que vous avez dépassé la quantité que votre organisme est capable de digérer.

Intolérant ou allergique, ne vous privez pas de beurre car il ne contient presque pas de lactose et moins de 1 % de protéine. Il vous apportera notamment de la vitamine A, antioxydant, et de l’acide butyrique qui aurait un effet protecteur contre le cancer du côlon. Vous ne trouverez autant d’acide butyrique nulle part ailleurs ; alors ne vous privez pas de beurre, avec modération !

La qualité

Quand on parle d’alimentation tout est compliqué car de multiples facteurs entrent en ligne de compte. La qualité de l’aliment est un critère important et récurent.

Voici quelques critères à vérifier pour un lait de qualité :

  1. L’alimentation de l’animal
  2. Les « compléments alimentaires » éventuellement donnés aux animaux
  3. Les quantités et types de médicaments administrés : antibiotiques, hormones…
  4. Le type d’élevage : élevage au pré ou élevage intensif
  5. Le traitement du lait.

Le traitement des laits animaux

Les laits que nous trouvons dans les rayons de nos grandes surfaces subissent différentes sortes de traitements afin d’en améliorer la conservation. Ces procédés détériorent plus ou moins gravement la qualité nutritionnelle du lait.

Le lait cru ou lait fermier

C’est le lait tel qu’il sort de l’animal ; il n’a subi aucun traitement. On n’en trouve peu car il se conserve assez mal : environ 72 heures au réfrigérateur et seulement 24 heures après ouverture.

Le lait frais
Le lait frais pasteurisé

Le processus de pasteurisation consiste à chauffer le lait entier à 71.5° pendant 15 secondes et à le refroidir rapidement à 4°.

Le lait frais microfiltré

On sépare dans un 1er temps la crème à qui l’on fait subir une pasteurisation. Le lait écrémé est filtré à travers des membranes extrêmement fines afin de retirer toutes les bactéries. La dernière étape consiste à réunir la crème et le lait.

Le lait frais (entier, écrémé, ½ écrémé) se conserve jusqu’à 15 jours au réfrigérateur et 2 jours après ouverture.

Par ces procédés, les qualités nutritionnelles et gustatives du lait sont en grande partie conservées.

Le lait UHT

C’est un lait stérilisé à Ultra Haute Température, c’est-à-dire que sa température est portée à 135° pendant 3 secondes. Il paraît que cette courte durée permet de préserver micro et macro-nutriments. Les vitamines étant très sensibles à la chaleur, permettez-moi d’en douter.

Le lait UHT, celui que l’on trouve le plus couramment, se conserve à température ambiante et jusqu’à 5 jours au frigo après ouverture.

Le lait UHT est hautement allergisant : effectivement certaines personnes ne supportent pas du tout le lait UHT alors qu’elles sont capables de boire de petites quantités de lait cru.

Que dit Hildegarde de Bingen des produits laitiers ?

Le lait

« Le lait des vaches, des chèvres et des brebis est plus sain en hiver qu’en été car en hiver il n’y a pas en lui toutes sortes de sucs comme c’est le cas en été » Physica CLXXX

Autrement dit, en dehors de l’hiver, le lait est trop riche pour être digéré et assimilé correctement par l’homme.

Hildegarde fait cependant 2 exceptions ; elle précise dans le Physica XXIII «Si on a des éruptions, prendre souvent du lait de chèvre et celles-ci disparaitront.» et aussi “Quiconque a des douleurs au poumon, qu’il boivent du lait de chèvre en abondance, et il sera guéri.”

N’oublions pas que la qualité du lait que connaissait Hildegarde est bien différente de celle des laits actuels, hélas.

Le fromage

D’après Hildegarde, la variété du fromage que nous pouvons consommer doit dépendre de notre physiologie :

♥  les personnes en bonne santé et de poids normal peuvent manger des fromages à pâte dure : gruyère, emmental, comté, la plupart des fromages de montagne

♥  les personnes corpulentes peuvent consommer des fromages à pâte molle, fromage blanc de campagne, camembert.

Elle précise également que les malades du poumon (bronchite, asthme…) et sujets aux refroidissements doivent s’abstenir des fromages passés au four : pizzas, gratins, raclettes, fondues !

Le fromage peut être rendu plus digeste en le saupoudrant de cumin.

Le beurre

“Une personne affaiblie ou amaigrie mangera avec profit du beurre de vache.  Elle sera guérie intérieurement et en sera fortifiée.” Et plus loin “le lait, le beurre et le fromage de vache peuvent être consommés par les malades et les bien-portants, à condition de respecter la juste mesure, sans quoi ils forciraient.”

LES « LAITS » VEGETAUX ou BOISSONS VEGETALES

Les boissons végétales sont une bonne alternative aux laits animaux, que nous soyons allergiques, intolérants aux laits animaux ou que nous désirions simplement diminuer leur quantité dans notre alimentation quotidienne.

Faciles à réaliser, simple d’utilisation, ces laits végétaux offrent une grande richesse nutritionnelle :

  • Fibres alimentaires
  • Protéines végétales
  • Vitamines
  • Minéraux

Leur composition exacte dépend bien sûr de la matière première utilisée ! De plus, ils sont pauvres en lipides et en glucides et forcément ne contiennent ni caséine, ni lactose sources de bien des soucis.

Vous trouverez ces boissons « toutes faites » en magasin. Mais ayez toujours le bon réflexe de lire les étiquettes. Vous constaterez que le composant essentiel est… l’eau. Le composant végétal n’est présent qu’à hauteur de 2 % à 8 % dans le meilleur des cas. Et afin d’améliorer la texture et la tenue de la boisson, de l’huile, du sucre et des algues sont rajoutés. Et pour une meilleure conservation, le tout est UHT. Vous comprendrez que je ne suis pas fan.

Il est tellement facile et beaucoup moins onéreux de réaliser soi-même sa boisson préférée.

Pour réaliser votre boisson végétale, vous avez le choix entre différents aliments :

♠  A base d’oléagineux : amande, noisette, noix de cajou, macadamia. Non salées, non grillées

♠  A base de céréales : épeautre, avoine, riz. Pour de multiples raisons, je ne conseille pas le soja.

Voici la recette de base du lait végétal :
Recette facile de lait végétal
Cliquez sur l’image pour télécharger la recette

J’ai simplifié cette recette à l’extrême. Pour mon petit déjeuner, je mets directement les amandes mixées dans mon bol avec l’épeautre et je rajoute de l’eau chaude. Difficile de faire plus simple et plus rapide !

Selon votre convenance ou l’utilisation finale du lait, variez les plaisirs et les recettes : Ajoutez du sucre roux, du miel, une datte, des épices de la joie, de la cannelle, de la réglisse par exemple. Mélangez les amandes et l’épeautre… Bref, soyez créatifs !

Prudence, le lait de riz a naturellement un goût sucré.

Si malgré leur simplicité, ces recettes vous semblent encore trop difficiles, sachez qu’il existe des robots ménagers spécialisés. Il faut quand même compter de 50 à plus de 200 € !

Que dois-je faire cette semaine ?

  1. Je fais mes yaourts maison,
  2. Je goûte du lait fermier (selon votre tolérance)
  3. J’achète du beurre cru bio. Je bannis définitivement les margarines (riches en acides gras trans et donc mauvaises pour mon cœur) de ma cuisine
  4. Je fais mon lait végétal

Ce que je retiens

La qualité du lait est d’une grande importance pour sa digestibilité.

Les yaourts, le beurre, les fromages affinés peuvent me convenir si je suis intolérant au lactose.

J’améliore la digestion du fromage en lui ajoutant du cumin.

Les laits végétaux m’apportent de bons nutriments ; il est donc bénéfique de les inclure dans mon alimentation, mais je reste vigilent aux additifs en lisant les étiquettes.

Produits laitiers et laits végétaux peuvent être mes amis si je les connais bien et les utilise correctement !

Mon conseil naturo sur les produits laitiers et les laits végétaux

Certains symptômes d’une mauvaise digestion des  produits laitiers d’origine animale sont discrets mais vous empoisonnent néanmoins la vie.  Le lait d’origine animale est un aliment trop riche (ou souvent de mauvaise qualité, ce qui est pire) et peu adapté aux besoins nutritionnels de l’adulte. C’est pourquoi vous avez tout intérêt à diminuer les quantités que vous consommez. C’est simple :

  1. Réservez le lait pour la préparation de vos gâteaux
  2. Présentez un plateau de bons fromages lors des repas du dimanche et des jours de fête ! Et c’est tout.
  3. Méfiez-vous des pâtisseries industrielles et des viennoiseries, elles sont beaucoup trop grasses.

Maintenant que vous connaissez tous les secrets du lait, vous pouvez déterminer si les produits laitiers et les laits végétaux sont vos ennemis ou vos amis. Régalez- vous en profitant de ses bienfaits !

Je vous dis à la semaine prochaine 🙂

J’espère que cet article vous est utile et vous  donne envie d’aller plus loin pour votre santé et celle de vos proches !

N’hésitez pas à me poser vos questions, à partager, à « aimer » !

Portez-vous bien, prenez soin de vous.

On ne lâche rien ! Belle semaine…

Atteindre son but : adopter une alimentation saine en 26 semaines avec Hildegarde de Bingen

#mondefi semaine 9

Signature de Christine Labbé Naturopathe

Pour approfondir :
Fromages affinés  
IRIHA

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4 réflexions sur « PRODUITS LAITIERS & LAITS VÉGÉTAUX : NOS AMIS OU NOS ENNEMIS ? »

  1. Bonjour Christine,

    Peux tu me dire comment faire des yaourts de brebis ou de chèvre ‘fermes’, j’ai beau rajouter du lait en poudre…rien à faire ! Je possède la yaourtière, mais je ne m’en sers pas car cela donne du yaourt à boire. Merci, Françoise

    1. Bonsoir Françoise,
      Tu peux faire 3 choses pour avoir des yaourts de chèvre ou de brebis plus fermes
      1. Utiliser du lait entier
      2. Allonger un peu le temps de « cuisson »
      3. Ajouter 2 g (et plus si nécessaire) de agar-agar.

      En mettant en œuvre ces 3 astuces tu devrais même pouvoir te passer du lait en poudre ! Voilà, il n’y a plus qu’à ! Tu me donneras des nouvelles de tes yaourts 😊

  2. Bonjour Christine.
    Je suis toujours curieuse de lire des articles sur les différents laits que ce soit animal ou végétal.
    Depuis peu je suis intolérante au lactose ( puis gluten). Les yaourts j’ai essayé avec toute sorte de lait végétal et différente recette, malheureusement je reviens toujours au yaourt lait de soja car sa texture se tient très bien.
    Mais c’est bien agréable de pouvoir utiliser différents produits sans lactose sans gluten, mes intestins apprécient et un soulagement aussi pour moi.
    Merci pour ces petites infos supplémentaires

    1. Bonjour Steph et merci pour votre partage ! Je suis contente que cet article ait pu vous aider. Si je peux me permettre, je ne saurais que vous redire ma prudence quant au soja 🙂 Je ferai prochainement un article sur l’intolérance au gluten. N’hésitez pas à vous abonner afin d’être sure de ne pas le rater 🙂

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