Le rôle spécifique des condiments dans l’alimentation et la thérapie
d’Hildegarde de Bingen
Sommaire 👉
Cet article est le script d’une vidéo publiée dans le cadre de mon défi : 1 vidéo / jour pendant 30 jours pour répondre à vos questions sur votre santé naturelle à l’école d’Hildegarde de Bingen. Aujourd’hui je décrypte pour vous le rôle des condiments dans la thérapie d’Hildegarde de Bingen.
Aujourd’hui je réponds à la question de Devenir Intuitive: « Je suis très curieuse de Hildegarde de Bingen, qui avait l’air d’être une femme incroyable. J’ai déjà acheté des mélanges de condiments visiblement préparés selon la recette d’Hildegarde. Je me demandais quelle était sa vision de l’importance des condiments dans l’alimentation.»
Avant de répondre à vos questions, je tiens à rappeler une évidence : je ne suis pas médecin. Mon rôle de naturopathe est de vous prodiguer des conseils en soutien ; votre pathologie quelle qu’elle soit doit être traitée par un médecin. Voilà c’est dit, je le répèterai à chaque vidéo afin d’éviter tout malentendu.
L’alimentation selon Hildegarde de Bingen
Je rappelle que Hildegarde n’a écrit aucune recette de cuisine, ni aucun livre de cuisine ! Elle n’était pas cuisinière. Elle a écrit 2 livres – ou plutôt certains de ses écrits ont été regroupés en 2 livres :
Le Physica et le Livre des Causes et Remèdes qu’elle a écrits entre 1151 et 1158.
Dans ces livres, elle nous explique comment être et rester en bonne santé en s’appuyant sur ce que la nature, la création nous offre : les plantes, les éléments, les pierres, les métaux, les arbres, les animaux.
C’est à partir de ces informations qu’elle nous donne que nous avons élaboré des recettes de cuisine qui nous permettent de rester en bonne santé et de nous donner la joie !
Voilà pour le tableau de fond.
Les condiments
Les épices, les herbes aromatiques, les condiments n’échappent pas à ce principe. Hildegarde nous précise que certaines épices sont réservées aux personnes malades, d’autres au contraire à ceux qui sont en bonne santé.
Je pense notamment au gingembre qui est très à la mode de nos jours et que, pourtant, Hildegarde nous déconseille si on est en bonne santé ; elle nous dit « Un homme en bonne santé et gras n’a pas intérêt à en manger, car il le rend stupide, ignorant, tiède et lascif. » Je ne sais pas vous, mais moi, je préfère m’abstenir ! Ceci dit, elle continue : « Mais si on est sec et déjà bien affaibli, réduire du gingembre en poudre et en prendre un peu à jeun dilué dans une boisson […] ; on améliora ainsi son état. Mais dès qu’on ira mieux, il faut ne plus en manger, de peur d’en subir quelque dommage. […] » Physica V
Donc il faudrait se poser la question pour chaque épice ou chaque herbe aromatique et pour chaque aliment d’ailleurs : est-ce que c’est bon pour moi ? est-ce que j’en ai besoin ?
Pour répondre plus précisément à la question qui m’est posée, je vais prendre 3 exemples, qui sont des basiques.
Le rôle des condiments dans la thérapie d’Hildegarde de Bingen
Dans le livre des Causes et Remèdes, Hildegarde nous dit que, lorsque l’homme mange des aliments crus « qui n’ont pas été tempérés par le feu ou par quelque autre condiment, ils ne peuvent être facilement digérés dans l’estomac parce qu’ils n’ont pas été tempérés auparavant ». Et elle insiste. Elle dit quelques lignes plus bas : « les humeurs mauvaises de ces aliments (crus) auraient dû être tempérées et rejetées par la cuisson ou quelques condiments, sel ou vinaigre… »
Il est donc très clair que le rôle, la vertu des condiments est de tempérer, d’amoindrir -voire même de supprimer- les mauvaises humeurs contenues dans certains aliments notamment lorsqu’ils sont crus. En alimentation hildegardienne, on ne mange donc aucun aliment cru mais on le « cuit » en quelque sorte avec des condiments.
C’est tout simple : vous assaisonnez vos salades avec une vinaigrette à base de vinaigre de vin et vous laissez attendre 10, 15, 20 mn avant de manger. C’est une question d’organisation : vous préparez votre salade et vous finissez de préparer le repas, vous mettez la table et vous pouvez déguster votre salade.
Le vinaigre de vin
Je vous propose maintenant de faire un focus sur le vinaigre de vin.
Hildegarde dit que le vinaigre est bon à ajouter à tous les aliments de telle sorte que l’on ne sente pas le goût de vinaigre mais bien celui de l’aliment. Sa principale vertu est d’évacuer : « la pourriture de l’homme, de diminuer en lui les mauvaises humeurs et la nourriture passe en lui par une voie droite ». C’est-à-dire que, non seulement le vinaigre de vin, aide à la digestion mais il purifie, il assainit notre organisme, notamment les veines et les artères. On sait également qu’il a un effet basifiant et aide donc à lutter contre les terrains inflammatoires.
Le vinaigre de vin a donc clairement des vertus thérapeutiques.
Le vinaigre de bière et le vinaigre de cidre
Elle précise que le vinaigre de bière « endurcit » l’estomac. Elle ne dit rien du vinaigre de cidre. Comme il a une acidité identique à celle du vinaigre de bière, je pense que ses effets sont similaires. Donc dans tous les cas, il faut préférer le vinaigre de vin.
Le sel
Je trouve qu’il serait intéressant maintenant de parler du sel.
Hildegarde dit « si on mange sans sel, l’intérieur du corps devient tiède ; mais manger avec du sel en quantité modérée donne force et santé». Comme pour le vinaigre, on ne doit pas sentir le gout du sel mais celui de l’aliment. Elle précise que manger trop de sel nuit au poumon tandis qu’en manger modérément donne des forces.
Le poivre
En dernier lieu, je vous parlerai du poivre. Là aussi, Hildegarde va à l’encontre de nos habitudes. Elle dit que le poivre fait du mal à l’homme s’il est mangé en abondance ; il favorise la pleurésie et nuit aux bonnes humeurs et en provoque de mauvaises. Souvenez-vous, je vous ai déjà expliqué : la santé en naturopathie est un bon équilibre des humeurs !
Le poivre peut aider à retrouver l’appétit et encore à combattre un dégoût pour la nourriture.
Voilà je ne peux pas développer davantage au risque d’être trop longue. Je vous renvoie vers les articles qui traitent de quelques épices en détail.
Le rôle des condiments dans la thérapie d’Hildegarde de Bingen, en bref
Le rôle des condiments, comme de chaque aliment, dans la thérapie d’Hildegarde de Bingen, est de maintenir notre force vitale au top et d’équilibrer nos humeurs pour un santé toujours au rendez-vous !
Un peu de vinaigre de vin et de sel dans tous les plats : 2 gestes simples à adopter au quotidien !
Vous aussi, comme Devenir Intuitive, n’hésitez pas à me laisser votre question en commentaire et je vous répondrai dans une prochaine vidéo (article) ! Surtout n’oubliez pas de vous abonner à ma chaine et à mon blog pour être informé des nouvelles parutions !